les Questions de fond

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mardi, décembre 4 2012

Des vidéos pour la alimenter la réflexion

ou petit bréviaire anti pensée unique:

  • Cette vidéo est très intéressante par les 2 approches opposées d'un même mot : le libéralisme et ses déclinaisons (néo, ultra, etc) (63mn)

echec-et-mat-susan-george-alain

Susan George a bien raison de dénoncer les excès du néolibéralisme et sa prise de contrôle du pouvoir grâce aux think tank et au lobbying, aidés par la superficialité phénoménale (inconsciente et/ou délibérée ?) des médias. Mais à l'opposé Alain Laurent a raison quand il rappelle les carcans incroyables de la société française.

  • Les documentaires récents diffusés par Arte sont passionnants : la grande pompe a phynance (72mn) et le bal des vautours (66 mn)

la grande pompe a phynance

le bal des vautours

  • Crise financiere (30mn)

Crise financiere expliquée aux nuls

  • remarquable intervention d'A Cotta lors des Journées des gaullistes de conviction (36mn)

Journee-des-gaullistes-de-conviction-a-cotta

  • excellent débat entre A Cotta et D Cohen sur l'euro (70mn) et aussi les raisons d'en sortir (19mn)

Debat-cohen-et-cotta

Cotta-sortie-euro-prevue

  • Debat chez Taddei avec A Cotta, P Jorion, J Tulard, M Camdessus, C Autin (36mn)

http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/?page=emission&id_rubrique=1472

Ce soir ou jamais

  • Enfin A Soral qui explique pourquoi la réalité peut dépasser la fiction

Soral violence polititque

  • et Il faut voir P Hillard (87mn) (et A Sutton) ainsi que P Asselineau (77mn) (contre le mondialisme, la technocratie et les oligarchies)

Hillard mondialisme l'Europe c'est la paie

  • J'allais oublier P Jovanovic sur B Masters, les CDS et la JP Morgan (50mn)

Lilou TV

Radio Ici et Maintt

vendredi, octobre 26 2012

La Rosière et Mandelbrot

A si J de la Rosière avait lu B Mandelbrot avant de rédiger son rapport. Il aurait pu préconiser la création d'une agence de notation basée sur des théories d'évaluation des risques cohérentes avec les observations.

Rappelons que la théorie de base utilisée par les agences surmédiatisées est celle de Bachelier, perfectionnée depuis un siècle mais basée essentiellement sur la copule de Gauss. Si bien qu'a chaque explosion de bulle (tous les 10 ans voire moins) l'évènement accidentel est prévu seulement tous les millions voire milliard d'années. Le B A ba de la démarche scientifique devrait imposer une remise en cause sérieuse. Mais les lobbys, les banques et la finance qui influencent largement les politiques, n'aiment pas reconnaître leurs erreurs aussi énormes soient-elles.

Tous ces gens sont très forts pour noyer le poisson sous couvert d'une complexité qu'ils entretiennent à dessein pour placer un écran de fumée. Ils ont poussé le bouchon assez loin, avec notamment les agences de notation qui ont expliqué devant les commissions d'enquête US, sans rire, qu'elles n'émettaient que des opinions. Elles rejettent donc toute responsabilité. Par contre elles encaissent les émoluments copieux attachés à leur « expertise ». Quand on connait en plus les conflits d'intérêts inhérents aux conseils qu'elle donnent aux financiers avant de labelliser les produits qu'elles ont préconisé, voire les régulateurs tourner la tête est dramatique.

Surtout les conflits d'intérêts, ont déjà généré la déconfiture de grands cabinets d'audit comme Arthur-Andersen. L'expérience aurait du imposer un minimum de régulation. Mais le dogmatisme des responsables US depuis les mandats de R Reagan, relayé en Europe par la dame de Fer, ont abouti à la déconfiture des régulateurs. La CFTC a été muselée en 1998 par L Summers et A Greenspan, et la SEC a aussi été privée de moyens pour surveiller l'explosion des CDS.

La formule choc de W Buffet au sujet de ces placements, qui ont été élevés au rang de thermomètre idéal par les adorateurs du marché autorégulé, est finalement trop douce. D'autant que le dogmatisme a poussé à se fourvoyer en acceptant les CDS à nu, qui sont une véritable aberration comme l'explique H Sterdyniak. Bref les CDS ne sont pas seulement des ADM en finances, ils sont bien des armes atomiques. Car si la crise éclate vraiment les valeurs notionnelles en jeu sont bien trop énormes pour que l'on puisse sauver quoique ce soit. Ce ne serait plus des milliers de milliards (les Trillions) qu'il faudrait mais des centaines de T$. Or le PIB mondial est de 60T$. On est donc sur des années de PIB mondial en jeu. Le mur serait infranchissable et effectivement on peut s'inquiéter sur les garanties d'état. Et comme les dérégulateurs ont accepté que ces dérivés soient hors bilan, il est bien difficile de savoir précisément où on en est. Bref le principe de précaution ne vaut pas pour la finance. Ou plutôt comme l'explique J Stiglitz la cupidité est bien plus forte.

mercredi, octobre 24 2012

Incohérence et critique

Le dogme dominant en économie permet, grace à la puissance de la pensée unique, de ne pas vaciller devant les faits qui sont pourtant accablants. Je voudrais souligner l'incroyable différence entre le moindre doute que l'on met en avant (pour des raisons de communication, et il faut bien vendre de la feuille de choux) par exemple sur la relativité (cf le traitement de l'erreur de mesure sur la vitesse d'une particule au printemps) et l'absence quasi mystique de doute sur la crise de 2008 où les agences de notations défaillantes vous expliquent qu'elles n'émettent que des opinions, même si ces opinions font la pluie et le beau temps, qu'elles sont en plein conflit d'intérêt et qu'elles encaissent des commissions copieuses. Ou encore sur la condamnation des experts italiens qui n'ont pas prévu l'imprévisible, alors que les agences n'ont pas prédit le certain... Une fois de plus le monde marche sur la tête et les incohérences peuvent atteindre des proportions aberrantes sans qu'on s'en étonne plus que ça. Mais bon si vous attendez une quelconque rationnalité d'analyse des médias, vous risquez d'attendre encore longtemps. Surtout nous devrions réfléchir au comment est-ce possible, quand nous avons théoriquement autant d'experts intelligents pour assister nos politiques. Le dogmatisme est clairement le problème, ce n'est pas nouveau simplement les lumières du 18° siècle nous avaient donné l'illusion d'en être sorti. Je pense que les grandes découvertes qui ont suivi, nous ont quelque peu aveuglé et surtout l'esprit critique attaché au raisonnement scientifique, ainsi que le doute sont souvent oubliés en économie comme en politique. La communication moderne avec le politiquement correct qu'elle sous tend étant bien sûr lourdement impliquée dans ces dérives.

vendredi, octobre 19 2012

Les Pigeons pour une Insurrection Judiciaire

Les vrais Pigeons

Suite à un projet de taxation du gouvernement, le terme Pigeon a fait flores dans la médiasphère. Mais je voudrais parler aujourd'hui des "vrais" pigeons totalement ignorés par le monde aussi bien médiatique que politique. Par exemple dans l'affaire Abacus, rappelée par le documentaire de J Fritel et M Roche sur Goldman Sachs, on voit quelques dindons de la farce:

  • Un banquier Allemand dont l'établissement a été ruiné par les manoeuvres de cette banque
  • Un trader français: "Fab le Fabuleux" sacrifié par sa banque dans le rôle du fusible, mais défendu par des avocats payés par Goldman

Il me semble qu'une bonne class action de l'ensemble des pigeons de cette "escroquerie" légale, aurait pu pousser les politiques, sous la pression médiatique à réagir, au minimum avec de nouvelles règles pour rendre illégales ce genre de montage. Il faut à ce sujet rappeler les arguments avancés en 1998 par A Greenspan pour laisser faire lors de la création des CDS, alors que la directrice de la CFTC, voulait les interdire au nom de l'intérêt des contribuables: "Ces nouveaux produits seront proposés par de bons professionnels" et cela a suffit... Bon nous savons depuis que les US ont fait pire avec les OGM: il a suffit d'une campagne à 4 M$ pour bannir toute mention sur les nutritals facts, au motif que cela serait de la paperasse supplémentaire. Résultat les recherches sur les réactions allergiques, qui pourtant croissent rapidement vu tous les allergènes que produit l'industrie chimique,sont terriblement compliqués. Encore un terreau pour les conspirationnistes de tout poil! Rappelons aussi que cela s'est passé en 1998, au moment de l'affaire Lewinski et qu'en même temps passait aussi comme une lettre à la poste une nouvelle d'une portée au moins égale: l'abolition du Glass Steagal Act: Bravo à Mrs L Summers et A Greenspan pour ce tour de force. P Pesnot rappelait en 2009 dans son émission "Rendez-vous avec X" que le budget alloué à la commission sur les attentats du 11 septembre, était ridicule par rapport à celui du procureur qui enquêtait sur l'affaire Lewinski... cherchez l'erreur. Personnellement, il y a longtemps que je suis convaincu que les Américains sont tombés sur la tête. En fait ils sont simplement aussi dogmatiques (voire plus) que les intégristes de tout poil. Leur intégrisme se nomme ultralibéralisme avec comme corolaire la cupidité que dénonce J Stiglitz depuis longtemps. La question est simple: "comment faire confiance à la morale quand il y a autant d'argent en jeu?". On dit la chair est faible, mais l'attrait de l'argent est encore bien pire. Espérer une quelconque moralité face à cet attrait est totalement illusoire. Seule une régulation draconienne, avec des règles simples et claires peut nous sortir de l'impasse où nous sommes arrivées. L'autorégulation et l'efficience des marchés est une fable, que d'ailleurs ni Hayek, ni Friedman ne proclament. Seuls leurs zélateurs aveugles nous prêchent pareille sornette. Pour illustrer ce propos, je rappellerais une fois de plus l'absurde valorisation de Facebook, lors de son entrée en bourse: plus que HP qui compte près de 300 000 collaborateurs dont des milliers d'ingénieurs de très haut niveau, alors que Facebook compte 3000 collaborateurs. C'est faire bien peu de cas de la valeur de l'humain dans une entreprise. La seule vérité est que le marché ne cherche que le profil à court terme, et c'est ce que paraît promettre Facebook. En fait c'est l'endroit où il faut être et c'est un pari sur des profits futurs. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que les CDS ait connu un tel succès, puisque ce sont véritablement des paris. Ce qui est incroyable, c'est que la finance (aidés par les think tank et autres spins doctors ultralibéraux et relayés par les médias) nous ait fait avaler la couleuvre de la valorisation de ces CDS comme thermomètre ultime au moyen des agences de notation. Et quand on fait remarquer à ces agences, qu'elles se trompaient gravement, et répondent qu'elles n'émettent que des opinions... Là on est typiquement dans le: "les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent" comme chez les politiques. Mais ce n'est pas fini. Il y a encore plus incroyable: les fondements mathématiques utilisés par les agences pour évaluer le risques sont la copule de Gauss. B Mandelbrot (un mathématicien sérieux, n'est-il pas?) montre depuis 30 ans qu'un évènement sensé arriver tous les milliards d'années, d'après la théorie attachée à cette courbe, arrive tous les 10 à 20 ans et pourtant il n'existe pas encore d'agence de notation basée sur les "bonnes" théories. Comprenne qui pourra... J'aurais tendance à rejoindre devant des énormités pareilles, les sentences de FX Verschave sur la Francafrique et les paradis fiscaux: "c'est incroyable mai vrai".

Je me suis éloigné de mon sujet initial, mais la bêtise au pouvoir depuis 30 ans m'exaspère, et encore j'ai passé les absurdités désormais inscrites dans la constitution, comme le principe de précaution et le DALO. Celles-ci montrent comme me le disait un ami, que les politiques sont probablement pires que les marchés dans les contradictions. C'est bien possible et je pense qu'il y a des raisons objectives à ces dérives, que je développerai une autre foi . MAis il est grand temps de revenir à un minimum de bon sens: "Mère DENIS au secours" Pour les incohérences, nous payons depuis quelques années surtout dans les pays du sud, les PIGS, un lourd tribu à l'Euro et ses tares congénitales, que rappelle notamment A Cotta. Et la lenteur de réaction des dirigeants EU, avec des décisions parfois stupides comme l'appel aux banques en 2011, pour soutenir de la Grèce, avant en 2012 de décréter un défaut partiel avec des montages à dormir debout, de plus juridiquement friables dans un monde obscur de CDS et hedge funds. Puisque personne ne peut dire précisément quel serait le coût de ce défaut. Même un ordre de grandeur est difficile à donner... De plus, il est évident depuis le début que seule une garantie par la BCE des dettes souveraines peut calmer les marchés. Ce n'est pas le 800Md€ du MES qui peuvent rassurer face aux 3500Md€ de dette des PIGS. Seulement les contraintes imposées par la BCE pour bénéficier des garanties, imposeront des réformes ultralibérales dont les citoyens ne veulent pas. On brandira alors le TINA (There Is No Alternative) comme en 2005 on avertissait qu'il n'y a avait pas de plan B... jolie fumisterie des élites. Les économistes atterrés, Roosvelt2012, ATTAC, J Stiglitz et P Krugman qui sont tout sauf des illuminés expliquent pourtant le contraire.

mercredi, septembre 26 2012

Les OGM en question

Avant de savoir si l'étude de M Séralini répond bien aux critères de qualité nécessaires pour valider ses résultats, il faudra sans doute un peu de temps. Rappelons nous, au printemps, la pub intempestive faite autour du résultat qui pouvait remettre en question la relativité parce qu'une particule avait dépassé la vitesse maxi (c) autorisée par la théorie. Il s'agissait d'une erreur de mesure.

Cependant, si cette affaire permet de prendre conscience de l'incroyable manque d'études indépendantes des lobbys semenciers, alors que la santé de l'humanité est en jeu et le principe de précaution aux oubliettes, ce sera tout bénef.

Je voudrais aussi revenir sur l'escroquerie intellectuelle qui prévaut dans cette affaire depuis le début. Pour éviter de trop longues études, les semenciers soutiennent qu'en fait les manipulations reviennent exactement au même que si o n les avaient obtenus par sélection patiente. C'est bien sur ignorer totalement la complexité du vivant et aussi les principes de Darwin qui disent que seuls les plus résistants subsisteront. Et donc en forçant si peu la nature le risque est négligeable voire nul.

  • On peut déjà objecter que si c'est exactement comme la nature, de quel droit pose-t-on un brevet dessus? va-t-on breveter tout ce que l'on trouve dans la nature?s
  • Mais surtout un risque négligeable ne se décrète pas. Seule des études patientes, aux protocoles longuement étudiés, et à la hauteur de l'enjeu sont susceptible de cerner ce risque pour le déclarer négligeable. Car on sait pratiquement depuis le début que la dissémination est irréversible, et on l'a déjà acté en posant un seuil, loin d'être négligeable pour le coup, de 0,9%. Merci l'Europe des lobbys, ERT en tête (en français Table Ronde des Industriels Européens fondée en 1986).

Et derrière les juristes des multinationales n'hésiteront pas à mener une guérilla juridique pour imposer à tous les agriculteurs l'utilisation de leurs semences, avec un appauvrissement dramatique de la biodiversité dans nos assiettes. Quant à étudier l'incidence de cet appauvrissement en terme de santé publique sur nos défenses immunitaires, on en est pas encore là. C'est probablement regarder un horizon sans aucune mesure avec celui des intérêts des multinationales, notamment leur cours de bourse. Le court termisme pourrait-il se fracasser sur la santé à long terme? Les enjeux sont énormes mais les lobbyistes n'ont pas vocation à regarder si loin, qu'en est-il de nos très chers experts payés des fortunes par l'UE pour un PTT (Petit Travail Tranquille). Et surtout sont-ils suffisamment rigoureux pour ne pas céder aux recommandations de leurs copains lobbyistes. La porosité entre ces 2 mondes, avec une déontologie assez théorique, car bien peu contrôlée et souvent contournée par des petits arrangements entre amis n'est surement pas de nature à nous rassurer. Pour achever d'inquiéter, je voudrais faire remarquer à quel point, même les meilleurs experts peuvent se fourvoyer. L'abrogation par le conseil constitutionnel de la loi sur le harcèlement sexuel me parait emblématique à cet égard. Sur demande de QPC émanant d'un ancien député, le conseil décide 10 ans après avoir approuvé le texte, que celui-ci est trop flou. Ce qui me paraît incroyable, c'est que ce texte est devenu trop flou suite à la loi dite de modernisation sociale de 2002 et son article 179 qui modifiait le texte précédent. Il aurait suffit d'annuler cet article 179 pour revenir au texte précédent. De la part de l'institution en charge du respect de la constitution et donc dépositaire de la cohérence des lois pour défendre l'ordre public, cela me parait le minimum. Et savoir revenir aux sources de la loi devrait couler de source. Et bien non, n'étant responsable devant personne, et n'ayant aucun compte à rendre, ils ont décidé tout simplement d'abroger la loi, et avec les centaines de procédures en cours. Oubliée la jurisprudence construite depuis 10 ans. Voir un tel gâchis, provoqué par une institution de cette qualité, devrait faire réfléchir les politiques sur la confiance que l'on peu accorder aux experts, dès lors qu'ils sont exemptés de toute responsabilité, et surtout sur la nécessité de cohérence dans l'action. A cet égard on peut aussi se demander à quoi peuvent bien servir aujourd'hui le quatuor générateur de rapports qui s'entassent sans aucuns effet:

  1. le Conseil Economique, Social et Environnemental inscrit dans la constitution
  2. l'OFCE installée par R Barre en 1981
  3. le CAE issu de la scission du commissariat au plan
  4. enfin le CAS lui aussi de cette scission

Surtout plutôt que d'avoir un seul conseil enrichi par la diversité des conceptions et théories économiques et sociales, on a 4 sons de cloches # sans que personne ne puisse synthétiser tout ça. Bref on n'avancera pas d'un pouce en tirant ainsi a hue et a dia. Et du coup on va encore nommer des commissions temporaires pour quelques rapports supplémentaires (Attali, Stiglitz) Je voudrais d'ailleurs rappeler à cet égard l'extraordinaire légèreté des députés de l'UMPS à l'automne dernier quand ils ont enterrés tranquillement le rapport Perruchot (pour 30ans?). Comment est-il possible que l'argent public soit passé par perte et profit sans que la représentation nationale n'ait au moins à justifier son choix. L'arbitraire figure-t-il encore dans notre société?

Pour creuser le sujet des OGM voir notamment:

http://ogm.greenpeace.fr/

mardi, septembre 25 2012

Controverse sur le (néo)libéralisme

Cette vidéo est très intéressante par les 2 approches opposées d'un même mot

http://www.dailymotion.com/video/xe4ofg_echec-et-mat-susan-george-alain-lau_news

Susan George a bien raison de dénoncer les excès du néolibéralisme et sa prise de contrôle du pouvoir grâce aux think tank et aux lobbying, aidés par la superficialité phénoménale (inconsciente et/ou délibérée ?) des médias. Mais à l'opposé Alain Laurent a raison quand il rappelle les carcans incroyables de la société française. Je souligne depuis longtemps que le lieu commun: "nul n'est censé ignorer la loi" n'a pas grand sens en France car personne ne connaît les dizaines de milliers d'articles qui composent nos 60 codes légaux. On peut tenter un // en rappelant que la France compte autant de collectivité locales que les 26 autres pays de l'union, mais nous comptons aussi probablement presque autant de règlements que toute l'Europe réunie. On est clairement dans un paradoxe redoutable, coincé entre l'enclume surrèglementaire et le marteau ultralibéral de l'Europe. Tant que nous ne trouverons pas un minimum de cohérence entre ces 2 extrêmes, nous n'en sortirons pas. Les politiques suivies depuis 30 ans n'ont fait que consacrer ces incohérences et le quinquennat de N Sarkozy a aggravé cet état. L'inflation législative a battu des records alors que la RGPP appliquait aveuglément une logique de diminution des effectifs. En gros cette diminution s'est faite sans aucun objectif autre. Les socialistes nous avaient déjà servi, dans l'autre sens, un tel aveuglement avec les 35h. L'hôpital public était déjà au bord de l'explosion par sous effectif et on lui rajoutait la contrainte d'une réduction horaire. Résultat il a fallu 10 ans pour trouver les ressources pour payer les millions d'heures supplémentaires. Mais ces absurdités sont finalement peu de choses par rapport aux vraies aberrations introduites carrément dans la constitution. Je veux parler du principe de précaution et du DALO.

Dans les 2 cas, on se paye de mots avec des principes qui peuvent paraître généreux, mais qui sont présentement inapplicables:

  • si on doit appliquer réellement le principe de précaution, les téléphones portables et les OGM doivent être interdits, puisque les études préalables manquent surtout d'indépendance car financées par les fournisseurs dans la plupart des cas. Et les lobbys ont obtenus de museler la recherche publique au nom du dogme ultralibéral. Il a suffit aux firmes américaines d'une petite campagne à 4 M$ (4 petits Millions) pour éviter l'étiquetage des OGM, sous prétexte de ne pas augmenter la paperasse...

Du coup les problèmes de traçabilité vont éclater bientôt.. En Europe, on peut étiqueter, pas d'OGM si on est en dessous de 0,9%. Mais les céréaliers n'hésiteront pas à faire un procès à des producteurs BIO à la moindre trace. Nous jouons véritablement aux apprentis sorciers, car la seule certitude à propos des OGM est que leur dissémination est irréversible. La plus extrême prudence devrait donc être de mise. Au bas mot 10 ans d'études indépendantes La même prudence aurait du prévaloir pour les GSM qui se sont vendus à des millions d'exemplaire sans recommandations sérieuse de prudence, notamment l'utilisation d'oreillette. Enfin reste la cigarette, vendre un produit qui comporte sur l'emballage la mention "Fumer tue" est parfaitement contradictoire avec le principe de précaution.

  • Le Droit Au Logement Opposable est lui aussi, une forme de farce, puisqu'il figure dans la constitution, mais qu'au moment de son adoption, on n'a pas pris de mesure sérieuse pour lui donner une réalité tangible à moyen terme. Il aurait fallu inscrire dans la loi une action vigoureuse de construction de logements pour résorber le déficit actuel, et donner des sécurités aux propriétaires qui hésitent à louer connaissant les protections dont bénéficient les mauvais payeurs.

Et avec les lenteurs de la justice, un citoyen devra attendre plusieurs années avant d'obtenir gain de cause Je voudrais rajouter une remarque de bon sens supplémentaire. On voit depuis des années des communes préférer payer les amendes imposées par la loi SRU, ainsi que les partis le font vis à vis de la loi sur la parité homme-femme. Et rien ne change, il suffirait simplement d'augmenter tous les ans les amendes de 10 ou 20%, pour obliger les organisations concernées à regarder plus loin que le bout de son nez. C'est pas très compliqué, n'est-il pas? Je parlerais d'ailleurs d'autres solutions simples à des problèmes réputés compliqués bientôt. Remarquons que la complexité est souvent largement artificielle car on oublie encore et toujours la cohérence ainsi que le doute du scientifique

vendredi, juin 1 2012

Construction Européenne à petits pas

L'euro: un petit pas irresponsable

L'introduction de la monnaie unique s'est faite dans un climat d'euphorie étourdissante (Lisbonnne 2000), avec des engagements sur un retour à l'équilibre qui était pour la France cousus de fil blanc (hypothèse de 3% mini de croissance), agrémentés de chimères sur le développement de la connaissance et les hautes technologies comme eldorado. Elle a permis, grâce à cette « bonne » communication, d'oublier complètement les tares fondamentales de notre engagement dans cette voie, pavée de bonnes intentions, qui résiste très mal aux dures réalités.

  • La faute originelle a été amplifiée dès 2003, par un nouvel assaut d'irresponsabilité, puisque France et Allemagne en tête, se sont assis sur le pacte de stabilité.
  • Dès lors, comme l'a rappelé M Monti, comment s'étonner que la Grèce se soit sentie confortée dans ses errements et ses libertés avec la rigueur comptable. En plus c'est une grande banque qui cautionnait les artifices auxquels les instances EU n'ont vu que du feu.
  • On devrait donc surtout remettre en cause les contrôles, aussi bien internes par le parlement national qu'externe par la commission et le parlement EU. Mais non , on n'a de cesse de taper sur les dangereux irresponsables, quitte à abandonner la population, et tourner le dos aux principes démocratiques.
  • Car il ne fait aucun doute que malgré la pression des opinions européennes , les Grecs ne peuvent accepter ce rôle de bouc-émissaire, de tares inscrites dans les traités, dont personne ne les a prévenu.
  • De plus quelque soit la santé d'une économie la sanction des marchés est totalement disproportionnée, et n'est possible que par les incohérences du traité d'union monétaire, qui désarme totalement un pays face à ces marchés.
  • La seule solution possible est bien sûr la création d'EuroBonds, puisqu'une monnaie unique implique une solidarité. C'est un des critères d'une ZMO.
  • Un autre étant, pour corriger les distorsions de compétivité, un véritable budget fédéral (plusieurs Pts de PIB).
  • Si ces 2 critères fondamentaux ne sont pas réunis, on doit se contenter d'une monnaie commune, comme l'a expliqué J Rueff entre autre.
  • On peut, c'est vrai, reprocher aux fédéralistes de ne pas avoir assez prévenu les citoyens de ces tares majeures. Mais il est vrai que le grand saut vers le fédéralisme est difficile à vendre. Néanmoins le petit pas dans cette direction est une petite escroquerie car nous sommes aujourd'hui en plein milieu du guet, alors que le courant est bien trop fort. L'accalmie de très longue durée espérée, ne pouvait être suffisante dans le contexte ultra-concurrentiel de la mondialisation.
  • De plus espérer intégrer des dizaines de millions de citoyens de l'Est qui ont subit 45 ans de régime communiste avec quelques dizaines de Md€ par an, quand l'intégration de la RDA (15 millions de personnes) a couté plus cher à la RFA, c'est grotesque.
  • Et c'est bien à cause de ces efforts colossaux, que le RFA ne veut plus payer pour le reste de L'Europe et surtout pas pour les pays du « Club Med ». Comme elle se refuse en plus à toute politique qui pourrait entretenir l'inflation, la situation est bloquée.
  • Mais voir les autres membres de la zone Euro (France en tête), trop faibles pour expliquer qu'il n'y a pas d'alternative, c'est véritablement consternant.
  • En outre, le superbe excédent commercial Allemand se fait avec la CEE à 80%, mais la RFA est en déficit vis à vis des pays émergeant et du Japon. Sa compétitivité est donc relative, ce qui ne peut pas étonner quand on connaît les différences salariales et sociales.
  • Toutes ces incohérences montrent s'il en était encore besoin, les dangers des idées ultralibérales qui guident depuis 25 ans la construction de l'UE. Le fantasme de l'autorégulation est battu en brêche par les faits et la nature moutonnière des marchés, qui cherchent un profit de court-terme, alors que l'entreprise ne peut se développer que sur le long terme.

lundi, avril 30 2012

De la mauvaise foi à la diffamation

Je parlais dans un billet précédent (un dialogue de sourds) de la mauvaise foi du président à propos de F Hollande qui tournait en dérision son propos pour en déduire que ce dernier n'avait pas envie d'être chef. Dans les commentaires sur DSK et Médiapart on monte d'un cran:

  • Le "pauvre" DSK qu'il avait tout de même poussé pour être directeur du FMI, doit se taire et ne pas donner sa version des faits qui ont brisé sa carrière politique. Où est la liberté d'expression? Et si cela relève de la diffamation, on peut être sûr qu'il n'hésitera pas un instant à porter plainte. Par contre, dans tous les autres cas, vouloir lui interdire de parler relève du fascisme. Même si le politiquement correct pousse d'anciens amis à une attitude frileuse. En fait, il s'agit surtout de ne pas donner de "billes" à l'adversaire.
  • qualifier Médiapart d'officine alors qu'il s'agit d'un organe de presse dûment immatriculé en tant que tel, fait par des journalistes reconnus, et qui ont le sentiment de défendre la liberté de la presse, est en fait beaucoup plus grave. Et voir un premier ministre se permettre de tels écarts nous ravale à l'Italie de Berlusconi et toutes les outrances de ce dernier. Le président n'hésite pas en la circonstance à déposer plainte pour faire barrage et dissuader le reste de la presse de reprendre ces informations. C'est son droit...

Rappelons que N. Sarkozy n'a pas hésité à rappeler de vieilles pratiques sous Mitterand avec des écoutes téléphoniques à grande échelle pour protéger l'existence de sa fille illégitime. Mais que le pouvoir a joué sur les mots à propos de "l'espionnage" des journalistes, puisqu'il ne s'agissait pas d'écoute mais seulement de relevés téléphoniques. Même si on peut juger cela moins grave, il s'agit bel et bien d'une recherche illégale des sources d'un journaliste, demandée par un procureur de la République. En d'autres temps celui-ci aurait été contraint à la démission immédiate. On peut rappeler à cet égard la pratique sous E Balladur, où tout ministre inculpé (ou mis en examen) démissionnait immédiatement, malgré la présomption d'innocence. Il est des postes où la présomption d'innocence ne suffit pas à garantir la sérénité indispensable de l'impétrant.

En lien avec la Lybie, le scandale est aussi dans l'absence de critique générale sur les reniements de N Sarkozy à propos de la Françafrique. Celui-ci nous expliquait en 2007, qu'il était grand temps de tirer un trait sur les pratiques calamiteuses du passé, mais le discours raciste de Dakar et la révocation rapide de Jean-Marie Bockel, à la demande d'O Bongo, ont rapidement montré qu'il s'agissait uniquement de communication à l'attention des naïfs. On peut utilement consulter le site survie.org, pour beaucoup plus de détails.

jeudi, avril 5 2012

Colère et communication

Je viens d'écouter M. de Sarnez sur France Inter ce matin. Je suis frappé comme l'énoncé d'évidences enfilées comme des perles sur la gravité de la situation reçoit au mieux un accueil poli, au pire une certaine condéscendance de la part des journalistes qui cherchent souvent plus le scoop immédiat (le bon mot) que l'alimentation du débat de fond. Au fond les évidences sont trop simples et on s'intéresse plus aux problèmes de politique politicienne qu'aux questions de fond. On obtient ainsi un petit dialogue de sourd entre ceux qui se battent à fond pour le 1er tour, toute affaire cessante, et les journalistes qui voudraient en plus que les candidats s'occupent de la suite comme si le 1er tour était déjà joué. Il est certain que d'un côté on a des gens qui se démènent depuis des mois, et même plus d'un an pour bâtir une campagne qui est une véritable entreprise même si elle est éphémère, et de l'autre des observateurs dans leur routine puisque c'est la Xème et qu'il y en aura encore d'autre. Toute l'énergie pour une formidable bataille, peut paraître bien dérisoire à celui qui la juge inutile parce que perdue d'avance. Comment bouger le système (ou le logiciel) qui est si lourd et bourré de tant d'inerties de toutes natures. C'est pourtant bien le RdV de l'élection présidentielle qui en France est de nature à permettre une remise en cause. Et comme l'a rappelé M de Sarnez, le système bipolaire de la politique française clive dramatiquement le centre qui est depuis des décennies obligé de choisir entre droite et gauche. Alors que centre droit et centre gauche on des analyses très proches, mais des solutions polarisées d'un côté ou de l'autre par le jeu des alliances. Il est très sain de vouloir en sortir même si c''est un peu la lutte du pot de terre contre le pot de fer. Pour finir elle a évoqué la colère que peu générer le drame de cette situation dont souffre la France depuis 30 ans. Et les journalistes lui ont demandé quand F. Bayrou allait se mettre en colère. Dans la mesure où les sondages de début d'année, avait montré un intérêt croissant pour ses idées, il était sain de garder la ligne. Maintenant que les discours racoleurs et démagogues détournent l'attention (Mélenchon et Sarkozy), il va peut-être falloir passer à autre chose. Mais F Bayrou le sait bien, la colère peut être mauvaise conseillère; d'autant plus que l'on est sincère. L'exemple de son différent avec D Cohn-Bendit pour lequel il a fait amende honorable en est une illustration éloquente. Néanmoins, il va falloir y passer plus ou moins pour reprendre du terrain, puisque le fait d'avoir raison sur l'essentiel est occulté par la communication de certains candidats (dont les propositions sont pourtant beaucoup plus populistes et nettement moins cohérentes). Il s'agit donc de trouver la bonne forme. J L Borloo avait su construire son image sur ce thème avec son livre: "un homme en colère", mais quand on voit son louvoiement de ces derniers mois on peut douter de sa sincérité, même si certains appellerons cela du réalisme par rapport au système. Quand on voit les incantations du sortant qui avec une mauvaise foi confondante trouve moyen:

  • d'une part d'envoyer ses lieutenant soutenir que les médias sont contre Sarkozy
  • d'autre part appeler ses partisans à refuser qu'on leur vole la campagne

on ne peut être qu'effrayé par cette distorsion des réalités étant donné que les médias ont quasiment décrété que le 1er tour était joué, avec la légion de sondage pris à la lettre. On entend bien discrètement que c'est F Bayrou qui rassemble la plus large adhésion sur son programme, mais cet argument est noyé dans le brouhaha médiatique. De plus les communicateurs sans scrupules au premier rang desquels on trouve JF Copé, n'hésitent pas non plus ni sur la mauvaise foi, ni sur la dignité. J'insiste un peu sur notre ancien ministre du budget, car il a tout de même commis en 2006 un: "promis j'arrête la langue de bois", qui pour un homme politique tient de la quadrature du cercle, et il a initié en 2004 une niche fiscale suggérée par F Mariani, qu'il estimait à l'époque devoir coûter moins d'un Md€ sur 3 ans alors que la cours des compte l'a finalement estimé à 10Md€. Comme expert ce la bonne dépense on repassera, rappelons en outre qu'il a aussi initié la LOLF, qui est sensée permettre un meilleur suivi des engagement et dépenses, dans ce cas précis cela ne semble pas très réussi. Il me semble donc que l'expérience récente devrait l'appeler à le retenue, mais quand on se croit grand communicateur, on se croit aussi supérieurement intelligent, et c'est la que le bas peut blesser. Car supérieurement intelligent devrait aller de paire avec supérieurement lucide sur les vrais problèmes. Malheureusement les dogmes sont tenaces, et les lobbys puissants pour protéger leurs intérêts. Et aujourd'hui les banquiers et les financiers tiennent le haut du pavé. Et la politique depuis des années est devenue tellement incohérente, particulièrement en France que nous perdons totalement les repères du bon sens et de la responsabilité. J'espère que F Bayrou va trouver la bonne formule, pour enfin changer de politique.

mardi, avril 3 2012

Naivete et discernement

De grands naÎfs pourtant supérieurement intelligents, tels sont les contradictions que présentent comme excuses des personnalités dans les affaires de moeurs (DSK) ou de travail à la limite de l'esclavage (Apple).

Il faut tout de même un certain cynisme pour se retrancher derrière une ignorance qui n'amène aucune question derrière son appétit qu'il soit sexuel ou cupide, surtout quand la grande intelligence devrait aller avec une grande lucidité...

On voit donc aujourd'hui M Strauss-Kahn reconnaitre à mots couverts qu'il était aveuglé par son désir et ses appétits au point de ne pas avoir la moindre idée des conditions qui lui permettaient de bénéficier de faveurs particulières.

Et on voit Apple jouer les surpris quand un rapport montre que les ouvriers de son principal fournisseur d'écran tactile en Chine surexploite des employés dans des conditions indignes... Quelle belle hypocrisie face à un secret de polichinelle, il n'avait surement pas lu les bon magazines ou regardé les bons reportages TV ou les sites d'information. Mais comme on a le sens de la communication, on met en avant les corrections immédiates que l'on va apporter, en se disant de plus que les concurrents, qui margent moins, aurons plus de mal à suivre.

On peut donc en déduire qu'intelligence et lucidité pourraient donc se dissocier totalement dans certains cas. Mais plus probablement on peut penser qu'ils n'avaient surtout pas envie de chercher à comprendre

vendredi, mars 30 2012

Cohérence et dogmes

Cohérence : L'un des critère essentiel pour juger la solidité d'une théorie scientifique est sa cohérence. On s'assure que ses postulats de base ne débouchent pas sur des contradictions. Or dans le domaine économique et politique on peut relever de nombreuses incohérences :

  • au niveaux de la construction de l'UE, notamment avec l'euro monnaie unique sans budget commun, en priant pour que la convergence se fasse toute seule. Comme si là encore les marchés s 'auto-régulaient, alors que dans les faits les états pratiquent pour certains un dumping fiscal pour attirer les investisseurs.
  • L’Irlande qui a très longtemps bénéficié de fonds de développement importants de la part de l'UE et connu ainsi une progression du PIB exceptionnelle
  • la chimère de l'autorégulation des marchés selon le néolibéralisme de Friedman
  • les politiques agricoles (PAC en Europe et ? Aux USA) qui faussent la concurrence sur les marchés alors que les matières premières dans leur ensemble sont soumis aux marchés financiers et donc à une spéculation de + en + intense avec des prix imprévisibles.
  • On injecte de l'argent public sans régulation, mais les accidents de prix obligent à des interventions ponctuelles pour colmater les brèches et calmer les agriculteurs ou les pêcheurs qui s'estiment légitimement victimes de ces politiques
  • Les grands groupes peuvent cependant imposer des conditions très dures aux producteurs alors qu'ils vont multiplier le prix d'achat par 2 ou 3 avant de le proposer au client final. Le commerce est donc infiniment plus rentable que la production, mais sans production pas de commerce. Il ne faudrait tout de même pas tuer la poule aux œufs d'or. Alors que les producteurs ont de plus en plus l'impression d'être les dindons de la farce.
  • Le pire étant tout de même que face à une telle imprévisibilité des prix les producteurs ne peuvent pas investir sereinement sur des années, et que les banquiers leur font sentir cette incertitude pour demander des taux plus élevés. On peut se demander si ceux ci ne vont pas en arriver à proposer des assurances contre les accidents de cours des prix de vente. Pourquoi pas l'équivalent des CDS
  • Le court termisme généralisé induit par notre système politico-économique :
  • Les politiques pensent à la prochaine échéance qui est à 4 ou 5 ans. Où est le gouverner c'est prévoir avec ces contraintes électorales là ?
  • Les grandes entreprises cotées en bourse dont les dirigeants sont rivés sur le cours de leur action puisqu'une grande partie de leur rémunération en dépend grâce aux stock-options.
  • Des injustices flagrantes mais faisant parties du système avec notamment des indemnités de licenciement beaucoup trop faibles. Et ces licenciement sont donc salués par les marchés quand on délocalise vers les pays à faibles coût de main d’œuvre Le sentiment d'injustice est bien sur très fort et débouche régulièrement sur des revendications violentes car les victimes sont souvent désespérées d'être ainsi offert en pâture à la mondialisation. De plus on voit donc de petites gens exclus avec des indemnités parfois ridicules alors que les grands patrons bénéficient eux de parachutes dorés, alors qu'ils sont déjà surpayés, et même en cas d'échec de leur mandat.

Dogme :

Le dogme de l'autorégulation des marchés qui est enseigné dans les écoles d'économie est pourtant constamment contredit par les faits :

  • les marchés ne valorisent les sociétés qu'en fonction de critères spéculatifs :
  • il est habituel de parler de ratio bénéfice-valeur, mais en fait c'est encore plus insensé que cela car ce sont des paris sur les futurs bénéfices qui font la valeur. Et si les bénéfices ne sont pas au RdV et bien la valeur s'effondrera après être montée en flèche :
  • par ex MicroSoft valait en bourse 660Md$ fin 2000 avant l'explosion de la bulle internet alors que son CA était à l'époque de 15Md$ et aujourd'hui son CA a quintuplé et sa valeur est retombée à 240Md$
  • AOL qui rachetait Times-Warner et faisait dire entre autre à A Greenspan à l'époque :  « il faudrait se rendre compte que 1000 fois rien ça fait toujours rien »
  • Facebook aujourd'hui valorisé plus que HP (3000p d'un côté près de 100 plus de l'autre) cherchez l'erreur... Et imaginez que soudain les gens considèrent la licence de Facebook comme borderline puisqu'elle s'approprie tout ce qui est mis sur le mur, par les utilisateurs, par quel facteur faudrait diviser cette valeur ? Raisonnables et efficients les marchés ?
  • Il n'est pas étonnant dans ces conditions de voir les marchés se tourner vers les CDS (outils financiers de destruction massive selon W Buffet) qui sont eux aussi des paris. Malheureusement ils sont devenus insensés et hors de tout contrôle par dogmatisme et faillite du régulateur, grâce à A Greenspan en 1998, qui profitant de la distraction de B Clinton a torpillé le CFTC et sa directrice (Brooksley Born) pour prévenir leur interdiction .

Un dialogue de sourd

Je viens de voir la réponse de N Sarkozy sur Europe 1 à F Hollande. Celui-ci déclarait dans le Monde pour faire pièce à l'hyperprésidence:

«Le candidat sortant a tout confondu: chef d'Etat, chef de majorité, chef de parti. Ce n'est pas mon intention»

et le sortant interprète: "Il dit qu'il n'a pas l'intention d'être chef" J Amadou avait bien raison d'écrire en son temps: Il était une mauvaise foi, celle-ci a encore de beaux jours devant elle surtout pendant les campagnes électorales. Et pendant ce temps les vrais problèmes courent toujours:

  • la crise de la dette: résolue selon le sortant avec nos pauvres 700Md€ du MES quand la finance pourrait très bien attaquer les PIGS (- la Grèce) qui représentent bien 4 fois ce montant alors que les règles de l'Euro et de la BCE désarment totalement les états face à la finance
  • la régulation des marchés: BALE 3 avec des montants de fond de réserve très insuffisants au regard de l'expérience récente (cf F Lordon)
  • les bombes à retardement des CDS: des montants 200 à 300 fois supérieurs aux subprimes (150 000Md$ contre 500Md$) W Buffet les a qualifié d'armes financières de destruction massives


Ne désespérons pas, on en parlera peut-être entre les 2 tours...

mardi, février 14 2012

La civilisation supérieure?

Comme beaucoup j'ai été consterné par les déclarations de notre grand communicant, plume du président, préfet de la république et actuellement ministre de l'intérieur. Il prétend bien sûr que ses propos ont été déformé, mais une petite mise au point comme celle de René Vautier est déjà édifiante. Je voudrais rajouter ma petite pierre en faisant remarquer quelques travers majeurs d'une société qui nous influence très fortement depuis la fin de la guerre, à savoir l'Amérique:

  • la peine de mort qu'ils réappliquent depuis plus de 30 ans. Pour se donner bonne conscience dans son application, et en théorie pour éviter les erreurs, il existe de nombreux recours qui du coup engendrent les couloirs de la mort dans lesquels les condamnés peuvent croupir pendant des dizaines d'années, sans jamais savoir comment ils en sortiront:

soit un retour à une vie brisée, soit une injection lethale et cela fini souvent par tenir à un coup de dés:

  1. une décision à une voix de majorité près
  2. la qualité et la notoriété des avocats

au niveau torture psychologique ça me parait formidable.

  • l'incroyable épisode de 1998 ou le président Clinton se retrouve devant une procédure d'impeachment pour une petite "gâterie" d'une stagiaire quand 35 ans plus tôt le président Kennedy accueillait des prostituées à la maison blanche, et surtout alors que 5 ans après un président envoyait des dizaines de milliers de soldats sur la base de mensonges grossiers présentés à l'ONU, après avoir court-circuité les agences de renseignement grâce au duo Rumsfled Wolfovitz et leur Office des Plans Spéciaux. Le dit président n'a jamais été inquiété pour ce mensonge monstrueux alors qu'en plus les médias occidentaux parlent beaucoup plus des 5000 morts parmi les soldats américains, mais nous sommes incapables de dénombrer les dizaines de milliers de victimes civils que l'on affuble en plus du terme abominable de dommages collatéraux. Comment peut-on espérer gagner le respect du monde musulman face à une telle barbarie aveugle et ignorée? et ne pas passer pour des charlots quand nous prétendont donner des leçons au monde entier?

Ca me paraît d'excellentes raisons de relativiser et pourtant je n'ai jamais voté à gauche de ma vie. Parce que je crois à la responsabilité individuelle d'abord mais collective aussi. Ce mot est aujourd'hui totalement oublié des discours politiques.

Il est vrai que le politiquement correct, lui aussi importé des USA empêche aujourd'hui d'appeler un chat, un chat et que l'on rajoute un écran de fumée sur des problèmes qui peuvent être complexes à la base mais deviennent totalement incompréhensibles par la lecture déformante des dogmes en vigueur.

Et les élites actuelles sacrifient totalement à cette démarche jusqu'à ignorer totalement les réalités, mais je pars sur un autre terrain que j'aborderai plus en détail bientôt.

lundi, février 13 2012

Bienvenue sur Dotclear !

C'est mon premier billet. Ca ne fait que de nombreux mois que je me dis: "il est temps de se lancer"

Je compte aborder 2 thèmes en particulier:

  • l'informatique qui fut mon métier pendant 21 ans
  • la politique et l'économie auxquelles je m'intéresse depuis longtemps, mais de façon beaucoup plus aigüe depuis ces derniers mois

Etant surtout analyste en informatique, j'applique désormais mes capacités d'analyse au deuxième domaine énoncé et j'avoue que je suis de plus en plus comme certains économistes: atterré.

Les gouvernants de la zone Euro me paraissent aujourd'hui devenu totalement autistes vis-à-vis des réalités. Soit il sont épouvantablement mal conseillés, soit leurs conseillés restent accrochés aux dogmes avancés par Milton Friedman et l'école de Chicago. Bref un bel exemple de pensée unique...