les Questions de fond

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Economie et Politique

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mardi, décembre 4 2012

Des vidéos pour la alimenter la réflexion

ou petit bréviaire anti pensée unique:

  • Cette vidéo est très intéressante par les 2 approches opposées d'un même mot : le libéralisme et ses déclinaisons (néo, ultra, etc) (63mn)

echec-et-mat-susan-george-alain

Susan George a bien raison de dénoncer les excès du néolibéralisme et sa prise de contrôle du pouvoir grâce aux think tank et au lobbying, aidés par la superficialité phénoménale (inconsciente et/ou délibérée ?) des médias. Mais à l'opposé Alain Laurent a raison quand il rappelle les carcans incroyables de la société française.

  • Les documentaires récents diffusés par Arte sont passionnants : la grande pompe a phynance (72mn) et le bal des vautours (66 mn)

la grande pompe a phynance

le bal des vautours

  • Crise financiere (30mn)

Crise financiere expliquée aux nuls

  • remarquable intervention d'A Cotta lors des Journées des gaullistes de conviction (36mn)

Journee-des-gaullistes-de-conviction-a-cotta

  • excellent débat entre A Cotta et D Cohen sur l'euro (70mn) et aussi les raisons d'en sortir (19mn)

Debat-cohen-et-cotta

Cotta-sortie-euro-prevue

  • Debat chez Taddei avec A Cotta, P Jorion, J Tulard, M Camdessus, C Autin (36mn)

http://ce-soir-ou-jamais.france3.fr/?page=emission&id_rubrique=1472

Ce soir ou jamais

  • Enfin A Soral qui explique pourquoi la réalité peut dépasser la fiction

Soral violence polititque

  • et Il faut voir P Hillard (87mn) (et A Sutton) ainsi que P Asselineau (77mn) (contre le mondialisme, la technocratie et les oligarchies)

Hillard mondialisme l'Europe c'est la paie

  • J'allais oublier P Jovanovic sur B Masters, les CDS et la JP Morgan (50mn)

Lilou TV

Radio Ici et Maintt

vendredi, octobre 26 2012

La Rosière et Mandelbrot

A si J de la Rosière avait lu B Mandelbrot avant de rédiger son rapport. Il aurait pu préconiser la création d'une agence de notation basée sur des théories d'évaluation des risques cohérentes avec les observations.

Rappelons que la théorie de base utilisée par les agences surmédiatisées est celle de Bachelier, perfectionnée depuis un siècle mais basée essentiellement sur la copule de Gauss. Si bien qu'a chaque explosion de bulle (tous les 10 ans voire moins) l'évènement accidentel est prévu seulement tous les millions voire milliard d'années. Le B A ba de la démarche scientifique devrait imposer une remise en cause sérieuse. Mais les lobbys, les banques et la finance qui influencent largement les politiques, n'aiment pas reconnaître leurs erreurs aussi énormes soient-elles.

Tous ces gens sont très forts pour noyer le poisson sous couvert d'une complexité qu'ils entretiennent à dessein pour placer un écran de fumée. Ils ont poussé le bouchon assez loin, avec notamment les agences de notation qui ont expliqué devant les commissions d'enquête US, sans rire, qu'elles n'émettaient que des opinions. Elles rejettent donc toute responsabilité. Par contre elles encaissent les émoluments copieux attachés à leur « expertise ». Quand on connait en plus les conflits d'intérêts inhérents aux conseils qu'elle donnent aux financiers avant de labelliser les produits qu'elles ont préconisé, voire les régulateurs tourner la tête est dramatique.

Surtout les conflits d'intérêts, ont déjà généré la déconfiture de grands cabinets d'audit comme Arthur-Andersen. L'expérience aurait du imposer un minimum de régulation. Mais le dogmatisme des responsables US depuis les mandats de R Reagan, relayé en Europe par la dame de Fer, ont abouti à la déconfiture des régulateurs. La CFTC a été muselée en 1998 par L Summers et A Greenspan, et la SEC a aussi été privée de moyens pour surveiller l'explosion des CDS.

La formule choc de W Buffet au sujet de ces placements, qui ont été élevés au rang de thermomètre idéal par les adorateurs du marché autorégulé, est finalement trop douce. D'autant que le dogmatisme a poussé à se fourvoyer en acceptant les CDS à nu, qui sont une véritable aberration comme l'explique H Sterdyniak. Bref les CDS ne sont pas seulement des ADM en finances, ils sont bien des armes atomiques. Car si la crise éclate vraiment les valeurs notionnelles en jeu sont bien trop énormes pour que l'on puisse sauver quoique ce soit. Ce ne serait plus des milliers de milliards (les Trillions) qu'il faudrait mais des centaines de T$. Or le PIB mondial est de 60T$. On est donc sur des années de PIB mondial en jeu. Le mur serait infranchissable et effectivement on peut s'inquiéter sur les garanties d'état. Et comme les dérégulateurs ont accepté que ces dérivés soient hors bilan, il est bien difficile de savoir précisément où on en est. Bref le principe de précaution ne vaut pas pour la finance. Ou plutôt comme l'explique J Stiglitz la cupidité est bien plus forte.

vendredi, juin 1 2012

Construction Européenne à petits pas

L'euro: un petit pas irresponsable

L'introduction de la monnaie unique s'est faite dans un climat d'euphorie étourdissante (Lisbonnne 2000), avec des engagements sur un retour à l'équilibre qui était pour la France cousus de fil blanc (hypothèse de 3% mini de croissance), agrémentés de chimères sur le développement de la connaissance et les hautes technologies comme eldorado. Elle a permis, grâce à cette « bonne » communication, d'oublier complètement les tares fondamentales de notre engagement dans cette voie, pavée de bonnes intentions, qui résiste très mal aux dures réalités.

  • La faute originelle a été amplifiée dès 2003, par un nouvel assaut d'irresponsabilité, puisque France et Allemagne en tête, se sont assis sur le pacte de stabilité.
  • Dès lors, comme l'a rappelé M Monti, comment s'étonner que la Grèce se soit sentie confortée dans ses errements et ses libertés avec la rigueur comptable. En plus c'est une grande banque qui cautionnait les artifices auxquels les instances EU n'ont vu que du feu.
  • On devrait donc surtout remettre en cause les contrôles, aussi bien internes par le parlement national qu'externe par la commission et le parlement EU. Mais non , on n'a de cesse de taper sur les dangereux irresponsables, quitte à abandonner la population, et tourner le dos aux principes démocratiques.
  • Car il ne fait aucun doute que malgré la pression des opinions européennes , les Grecs ne peuvent accepter ce rôle de bouc-émissaire, de tares inscrites dans les traités, dont personne ne les a prévenu.
  • De plus quelque soit la santé d'une économie la sanction des marchés est totalement disproportionnée, et n'est possible que par les incohérences du traité d'union monétaire, qui désarme totalement un pays face à ces marchés.
  • La seule solution possible est bien sûr la création d'EuroBonds, puisqu'une monnaie unique implique une solidarité. C'est un des critères d'une ZMO.
  • Un autre étant, pour corriger les distorsions de compétivité, un véritable budget fédéral (plusieurs Pts de PIB).
  • Si ces 2 critères fondamentaux ne sont pas réunis, on doit se contenter d'une monnaie commune, comme l'a expliqué J Rueff entre autre.
  • On peut, c'est vrai, reprocher aux fédéralistes de ne pas avoir assez prévenu les citoyens de ces tares majeures. Mais il est vrai que le grand saut vers le fédéralisme est difficile à vendre. Néanmoins le petit pas dans cette direction est une petite escroquerie car nous sommes aujourd'hui en plein milieu du guet, alors que le courant est bien trop fort. L'accalmie de très longue durée espérée, ne pouvait être suffisante dans le contexte ultra-concurrentiel de la mondialisation.
  • De plus espérer intégrer des dizaines de millions de citoyens de l'Est qui ont subit 45 ans de régime communiste avec quelques dizaines de Md€ par an, quand l'intégration de la RDA (15 millions de personnes) a couté plus cher à la RFA, c'est grotesque.
  • Et c'est bien à cause de ces efforts colossaux, que le RFA ne veut plus payer pour le reste de L'Europe et surtout pas pour les pays du « Club Med ». Comme elle se refuse en plus à toute politique qui pourrait entretenir l'inflation, la situation est bloquée.
  • Mais voir les autres membres de la zone Euro (France en tête), trop faibles pour expliquer qu'il n'y a pas d'alternative, c'est véritablement consternant.
  • En outre, le superbe excédent commercial Allemand se fait avec la CEE à 80%, mais la RFA est en déficit vis à vis des pays émergeant et du Japon. Sa compétitivité est donc relative, ce qui ne peut pas étonner quand on connaît les différences salariales et sociales.
  • Toutes ces incohérences montrent s'il en était encore besoin, les dangers des idées ultralibérales qui guident depuis 25 ans la construction de l'UE. Le fantasme de l'autorégulation est battu en brêche par les faits et la nature moutonnière des marchés, qui cherchent un profit de court-terme, alors que l'entreprise ne peut se développer que sur le long terme.

jeudi, avril 5 2012

Colère et communication

Je viens d'écouter M. de Sarnez sur France Inter ce matin. Je suis frappé comme l'énoncé d'évidences enfilées comme des perles sur la gravité de la situation reçoit au mieux un accueil poli, au pire une certaine condéscendance de la part des journalistes qui cherchent souvent plus le scoop immédiat (le bon mot) que l'alimentation du débat de fond. Au fond les évidences sont trop simples et on s'intéresse plus aux problèmes de politique politicienne qu'aux questions de fond. On obtient ainsi un petit dialogue de sourd entre ceux qui se battent à fond pour le 1er tour, toute affaire cessante, et les journalistes qui voudraient en plus que les candidats s'occupent de la suite comme si le 1er tour était déjà joué. Il est certain que d'un côté on a des gens qui se démènent depuis des mois, et même plus d'un an pour bâtir une campagne qui est une véritable entreprise même si elle est éphémère, et de l'autre des observateurs dans leur routine puisque c'est la Xème et qu'il y en aura encore d'autre. Toute l'énergie pour une formidable bataille, peut paraître bien dérisoire à celui qui la juge inutile parce que perdue d'avance. Comment bouger le système (ou le logiciel) qui est si lourd et bourré de tant d'inerties de toutes natures. C'est pourtant bien le RdV de l'élection présidentielle qui en France est de nature à permettre une remise en cause. Et comme l'a rappelé M de Sarnez, le système bipolaire de la politique française clive dramatiquement le centre qui est depuis des décennies obligé de choisir entre droite et gauche. Alors que centre droit et centre gauche on des analyses très proches, mais des solutions polarisées d'un côté ou de l'autre par le jeu des alliances. Il est très sain de vouloir en sortir même si c''est un peu la lutte du pot de terre contre le pot de fer. Pour finir elle a évoqué la colère que peu générer le drame de cette situation dont souffre la France depuis 30 ans. Et les journalistes lui ont demandé quand F. Bayrou allait se mettre en colère. Dans la mesure où les sondages de début d'année, avait montré un intérêt croissant pour ses idées, il était sain de garder la ligne. Maintenant que les discours racoleurs et démagogues détournent l'attention (Mélenchon et Sarkozy), il va peut-être falloir passer à autre chose. Mais F Bayrou le sait bien, la colère peut être mauvaise conseillère; d'autant plus que l'on est sincère. L'exemple de son différent avec D Cohn-Bendit pour lequel il a fait amende honorable en est une illustration éloquente. Néanmoins, il va falloir y passer plus ou moins pour reprendre du terrain, puisque le fait d'avoir raison sur l'essentiel est occulté par la communication de certains candidats (dont les propositions sont pourtant beaucoup plus populistes et nettement moins cohérentes). Il s'agit donc de trouver la bonne forme. J L Borloo avait su construire son image sur ce thème avec son livre: "un homme en colère", mais quand on voit son louvoiement de ces derniers mois on peut douter de sa sincérité, même si certains appellerons cela du réalisme par rapport au système. Quand on voit les incantations du sortant qui avec une mauvaise foi confondante trouve moyen:

  • d'une part d'envoyer ses lieutenant soutenir que les médias sont contre Sarkozy
  • d'autre part appeler ses partisans à refuser qu'on leur vole la campagne

on ne peut être qu'effrayé par cette distorsion des réalités étant donné que les médias ont quasiment décrété que le 1er tour était joué, avec la légion de sondage pris à la lettre. On entend bien discrètement que c'est F Bayrou qui rassemble la plus large adhésion sur son programme, mais cet argument est noyé dans le brouhaha médiatique. De plus les communicateurs sans scrupules au premier rang desquels on trouve JF Copé, n'hésitent pas non plus ni sur la mauvaise foi, ni sur la dignité. J'insiste un peu sur notre ancien ministre du budget, car il a tout de même commis en 2006 un: "promis j'arrête la langue de bois", qui pour un homme politique tient de la quadrature du cercle, et il a initié en 2004 une niche fiscale suggérée par F Mariani, qu'il estimait à l'époque devoir coûter moins d'un Md€ sur 3 ans alors que la cours des compte l'a finalement estimé à 10Md€. Comme expert ce la bonne dépense on repassera, rappelons en outre qu'il a aussi initié la LOLF, qui est sensée permettre un meilleur suivi des engagement et dépenses, dans ce cas précis cela ne semble pas très réussi. Il me semble donc que l'expérience récente devrait l'appeler à le retenue, mais quand on se croit grand communicateur, on se croit aussi supérieurement intelligent, et c'est la que le bas peut blesser. Car supérieurement intelligent devrait aller de paire avec supérieurement lucide sur les vrais problèmes. Malheureusement les dogmes sont tenaces, et les lobbys puissants pour protéger leurs intérêts. Et aujourd'hui les banquiers et les financiers tiennent le haut du pavé. Et la politique depuis des années est devenue tellement incohérente, particulièrement en France que nous perdons totalement les repères du bon sens et de la responsabilité. J'espère que F Bayrou va trouver la bonne formule, pour enfin changer de politique.

vendredi, mars 30 2012

Un dialogue de sourd

Je viens de voir la réponse de N Sarkozy sur Europe 1 à F Hollande. Celui-ci déclarait dans le Monde pour faire pièce à l'hyperprésidence:

«Le candidat sortant a tout confondu: chef d'Etat, chef de majorité, chef de parti. Ce n'est pas mon intention»

et le sortant interprète: "Il dit qu'il n'a pas l'intention d'être chef" J Amadou avait bien raison d'écrire en son temps: Il était une mauvaise foi, celle-ci a encore de beaux jours devant elle surtout pendant les campagnes électorales. Et pendant ce temps les vrais problèmes courent toujours:

  • la crise de la dette: résolue selon le sortant avec nos pauvres 700Md€ du MES quand la finance pourrait très bien attaquer les PIGS (- la Grèce) qui représentent bien 4 fois ce montant alors que les règles de l'Euro et de la BCE désarment totalement les états face à la finance
  • la régulation des marchés: BALE 3 avec des montants de fond de réserve très insuffisants au regard de l'expérience récente (cf F Lordon)
  • les bombes à retardement des CDS: des montants 200 à 300 fois supérieurs aux subprimes (150 000Md$ contre 500Md$) W Buffet les a qualifié d'armes financières de destruction massives


Ne désespérons pas, on en parlera peut-être entre les 2 tours...

mardi, février 14 2012

La civilisation supérieure?

Comme beaucoup j'ai été consterné par les déclarations de notre grand communicant, plume du président, préfet de la république et actuellement ministre de l'intérieur. Il prétend bien sûr que ses propos ont été déformé, mais une petite mise au point comme celle de René Vautier est déjà édifiante. Je voudrais rajouter ma petite pierre en faisant remarquer quelques travers majeurs d'une société qui nous influence très fortement depuis la fin de la guerre, à savoir l'Amérique:

  • la peine de mort qu'ils réappliquent depuis plus de 30 ans. Pour se donner bonne conscience dans son application, et en théorie pour éviter les erreurs, il existe de nombreux recours qui du coup engendrent les couloirs de la mort dans lesquels les condamnés peuvent croupir pendant des dizaines d'années, sans jamais savoir comment ils en sortiront:

soit un retour à une vie brisée, soit une injection lethale et cela fini souvent par tenir à un coup de dés:

  1. une décision à une voix de majorité près
  2. la qualité et la notoriété des avocats

au niveau torture psychologique ça me parait formidable.

  • l'incroyable épisode de 1998 ou le président Clinton se retrouve devant une procédure d'impeachment pour une petite "gâterie" d'une stagiaire quand 35 ans plus tôt le président Kennedy accueillait des prostituées à la maison blanche, et surtout alors que 5 ans après un président envoyait des dizaines de milliers de soldats sur la base de mensonges grossiers présentés à l'ONU, après avoir court-circuité les agences de renseignement grâce au duo Rumsfled Wolfovitz et leur Office des Plans Spéciaux. Le dit président n'a jamais été inquiété pour ce mensonge monstrueux alors qu'en plus les médias occidentaux parlent beaucoup plus des 5000 morts parmi les soldats américains, mais nous sommes incapables de dénombrer les dizaines de milliers de victimes civils que l'on affuble en plus du terme abominable de dommages collatéraux. Comment peut-on espérer gagner le respect du monde musulman face à une telle barbarie aveugle et ignorée? et ne pas passer pour des charlots quand nous prétendont donner des leçons au monde entier?

Ca me paraît d'excellentes raisons de relativiser et pourtant je n'ai jamais voté à gauche de ma vie. Parce que je crois à la responsabilité individuelle d'abord mais collective aussi. Ce mot est aujourd'hui totalement oublié des discours politiques.

Il est vrai que le politiquement correct, lui aussi importé des USA empêche aujourd'hui d'appeler un chat, un chat et que l'on rajoute un écran de fumée sur des problèmes qui peuvent être complexes à la base mais deviennent totalement incompréhensibles par la lecture déformante des dogmes en vigueur.

Et les élites actuelles sacrifient totalement à cette démarche jusqu'à ignorer totalement les réalités, mais je pars sur un autre terrain que j'aborderai plus en détail bientôt.