Cette vidéo est très intéressante par les 2 approches opposées d'un même mot

http://www.dailymotion.com/video/xe4ofg_echec-et-mat-susan-george-alain-lau_news

Susan George a bien raison de dénoncer les excès du néolibéralisme et sa prise de contrôle du pouvoir grâce aux think tank et aux lobbying, aidés par la superficialité phénoménale (inconsciente et/ou délibérée ?) des médias. Mais à l'opposé Alain Laurent a raison quand il rappelle les carcans incroyables de la société française. Je souligne depuis longtemps que le lieu commun: "nul n'est censé ignorer la loi" n'a pas grand sens en France car personne ne connaît les dizaines de milliers d'articles qui composent nos 60 codes légaux. On peut tenter un // en rappelant que la France compte autant de collectivité locales que les 26 autres pays de l'union, mais nous comptons aussi probablement presque autant de règlements que toute l'Europe réunie. On est clairement dans un paradoxe redoutable, coincé entre l'enclume surrèglementaire et le marteau ultralibéral de l'Europe. Tant que nous ne trouverons pas un minimum de cohérence entre ces 2 extrêmes, nous n'en sortirons pas. Les politiques suivies depuis 30 ans n'ont fait que consacrer ces incohérences et le quinquennat de N Sarkozy a aggravé cet état. L'inflation législative a battu des records alors que la RGPP appliquait aveuglément une logique de diminution des effectifs. En gros cette diminution s'est faite sans aucun objectif autre. Les socialistes nous avaient déjà servi, dans l'autre sens, un tel aveuglement avec les 35h. L'hôpital public était déjà au bord de l'explosion par sous effectif et on lui rajoutait la contrainte d'une réduction horaire. Résultat il a fallu 10 ans pour trouver les ressources pour payer les millions d'heures supplémentaires. Mais ces absurdités sont finalement peu de choses par rapport aux vraies aberrations introduites carrément dans la constitution. Je veux parler du principe de précaution et du DALO.

Dans les 2 cas, on se paye de mots avec des principes qui peuvent paraître généreux, mais qui sont présentement inapplicables:

  • si on doit appliquer réellement le principe de précaution, les téléphones portables et les OGM doivent être interdits, puisque les études préalables manquent surtout d'indépendance car financées par les fournisseurs dans la plupart des cas. Et les lobbys ont obtenus de museler la recherche publique au nom du dogme ultralibéral. Il a suffit aux firmes américaines d'une petite campagne à 4 M$ (4 petits Millions) pour éviter l'étiquetage des OGM, sous prétexte de ne pas augmenter la paperasse...

Du coup les problèmes de traçabilité vont éclater bientôt.. En Europe, on peut étiqueter, pas d'OGM si on est en dessous de 0,9%. Mais les céréaliers n'hésiteront pas à faire un procès à des producteurs BIO à la moindre trace. Nous jouons véritablement aux apprentis sorciers, car la seule certitude à propos des OGM est que leur dissémination est irréversible. La plus extrême prudence devrait donc être de mise. Au bas mot 10 ans d'études indépendantes La même prudence aurait du prévaloir pour les GSM qui se sont vendus à des millions d'exemplaire sans recommandations sérieuse de prudence, notamment l'utilisation d'oreillette. Enfin reste la cigarette, vendre un produit qui comporte sur l'emballage la mention "Fumer tue" est parfaitement contradictoire avec le principe de précaution.

  • Le Droit Au Logement Opposable est lui aussi, une forme de farce, puisqu'il figure dans la constitution, mais qu'au moment de son adoption, on n'a pas pris de mesure sérieuse pour lui donner une réalité tangible à moyen terme. Il aurait fallu inscrire dans la loi une action vigoureuse de construction de logements pour résorber le déficit actuel, et donner des sécurités aux propriétaires qui hésitent à louer connaissant les protections dont bénéficient les mauvais payeurs.

Et avec les lenteurs de la justice, un citoyen devra attendre plusieurs années avant d'obtenir gain de cause Je voudrais rajouter une remarque de bon sens supplémentaire. On voit depuis des années des communes préférer payer les amendes imposées par la loi SRU, ainsi que les partis le font vis à vis de la loi sur la parité homme-femme. Et rien ne change, il suffirait simplement d'augmenter tous les ans les amendes de 10 ou 20%, pour obliger les organisations concernées à regarder plus loin que le bout de son nez. C'est pas très compliqué, n'est-il pas? Je parlerais d'ailleurs d'autres solutions simples à des problèmes réputés compliqués bientôt. Remarquons que la complexité est souvent largement artificielle car on oublie encore et toujours la cohérence ainsi que le doute du scientifique