Le dogme dominant en économie permet, grace à la puissance de la pensée unique, de ne pas vaciller devant les faits qui sont pourtant accablants. Je voudrais souligner l'incroyable différence entre le moindre doute que l'on met en avant (pour des raisons de communication, et il faut bien vendre de la feuille de choux) par exemple sur la relativité (cf le traitement de l'erreur de mesure sur la vitesse d'une particule au printemps) et l'absence quasi mystique de doute sur la crise de 2008 où les agences de notations défaillantes vous expliquent qu'elles n'émettent que des opinions, même si ces opinions font la pluie et le beau temps, qu'elles sont en plein conflit d'intérêt et qu'elles encaissent des commissions copieuses. Ou encore sur la condamnation des experts italiens qui n'ont pas prévu l'imprévisible, alors que les agences n'ont pas prédit le certain... Une fois de plus le monde marche sur la tête et les incohérences peuvent atteindre des proportions aberrantes sans qu'on s'en étonne plus que ça. Mais bon si vous attendez une quelconque rationnalité d'analyse des médias, vous risquez d'attendre encore longtemps. Surtout nous devrions réfléchir au comment est-ce possible, quand nous avons théoriquement autant d'experts intelligents pour assister nos politiques. Le dogmatisme est clairement le problème, ce n'est pas nouveau simplement les lumières du 18° siècle nous avaient donné l'illusion d'en être sorti. Je pense que les grandes découvertes qui ont suivi, nous ont quelque peu aveuglé et surtout l'esprit critique attaché au raisonnement scientifique, ainsi que le doute sont souvent oubliés en économie comme en politique. La communication moderne avec le politiquement correct qu'elle sous tend étant bien sûr lourdement impliquée dans ces dérives.