Cohérence : L'un des critère essentiel pour juger la solidité d'une théorie scientifique est sa cohérence. On s'assure que ses postulats de base ne débouchent pas sur des contradictions. Or dans le domaine économique et politique on peut relever de nombreuses incohérences :

  • au niveaux de la construction de l'UE, notamment avec l'euro monnaie unique sans budget commun, en priant pour que la convergence se fasse toute seule. Comme si là encore les marchés s 'auto-régulaient, alors que dans les faits les états pratiquent pour certains un dumping fiscal pour attirer les investisseurs.
  • L’Irlande qui a très longtemps bénéficié de fonds de développement importants de la part de l'UE et connu ainsi une progression du PIB exceptionnelle
  • la chimère de l'autorégulation des marchés selon le néolibéralisme de Friedman
  • les politiques agricoles (PAC en Europe et ? Aux USA) qui faussent la concurrence sur les marchés alors que les matières premières dans leur ensemble sont soumis aux marchés financiers et donc à une spéculation de + en + intense avec des prix imprévisibles.
  • On injecte de l'argent public sans régulation, mais les accidents de prix obligent à des interventions ponctuelles pour colmater les brèches et calmer les agriculteurs ou les pêcheurs qui s'estiment légitimement victimes de ces politiques
  • Les grands groupes peuvent cependant imposer des conditions très dures aux producteurs alors qu'ils vont multiplier le prix d'achat par 2 ou 3 avant de le proposer au client final. Le commerce est donc infiniment plus rentable que la production, mais sans production pas de commerce. Il ne faudrait tout de même pas tuer la poule aux œufs d'or. Alors que les producteurs ont de plus en plus l'impression d'être les dindons de la farce.
  • Le pire étant tout de même que face à une telle imprévisibilité des prix les producteurs ne peuvent pas investir sereinement sur des années, et que les banquiers leur font sentir cette incertitude pour demander des taux plus élevés. On peut se demander si ceux ci ne vont pas en arriver à proposer des assurances contre les accidents de cours des prix de vente. Pourquoi pas l'équivalent des CDS
  • Le court termisme généralisé induit par notre système politico-économique :
  • Les politiques pensent à la prochaine échéance qui est à 4 ou 5 ans. Où est le gouverner c'est prévoir avec ces contraintes électorales là ?
  • Les grandes entreprises cotées en bourse dont les dirigeants sont rivés sur le cours de leur action puisqu'une grande partie de leur rémunération en dépend grâce aux stock-options.
  • Des injustices flagrantes mais faisant parties du système avec notamment des indemnités de licenciement beaucoup trop faibles. Et ces licenciement sont donc salués par les marchés quand on délocalise vers les pays à faibles coût de main d’œuvre Le sentiment d'injustice est bien sur très fort et débouche régulièrement sur des revendications violentes car les victimes sont souvent désespérées d'être ainsi offert en pâture à la mondialisation. De plus on voit donc de petites gens exclus avec des indemnités parfois ridicules alors que les grands patrons bénéficient eux de parachutes dorés, alors qu'ils sont déjà surpayés, et même en cas d'échec de leur mandat.

Dogme :

Le dogme de l'autorégulation des marchés qui est enseigné dans les écoles d'économie est pourtant constamment contredit par les faits :

  • les marchés ne valorisent les sociétés qu'en fonction de critères spéculatifs :
  • il est habituel de parler de ratio bénéfice-valeur, mais en fait c'est encore plus insensé que cela car ce sont des paris sur les futurs bénéfices qui font la valeur. Et si les bénéfices ne sont pas au RdV et bien la valeur s'effondrera après être montée en flèche :
  • par ex MicroSoft valait en bourse 660Md$ fin 2000 avant l'explosion de la bulle internet alors que son CA était à l'époque de 15Md$ et aujourd'hui son CA a quintuplé et sa valeur est retombée à 240Md$
  • AOL qui rachetait Times-Warner et faisait dire entre autre à A Greenspan à l'époque :  « il faudrait se rendre compte que 1000 fois rien ça fait toujours rien »
  • Facebook aujourd'hui valorisé plus que HP (3000p d'un côté près de 100 plus de l'autre) cherchez l'erreur... Et imaginez que soudain les gens considèrent la licence de Facebook comme borderline puisqu'elle s'approprie tout ce qui est mis sur le mur, par les utilisateurs, par quel facteur faudrait diviser cette valeur ? Raisonnables et efficients les marchés ?
  • Il n'est pas étonnant dans ces conditions de voir les marchés se tourner vers les CDS (outils financiers de destruction massive selon W Buffet) qui sont eux aussi des paris. Malheureusement ils sont devenus insensés et hors de tout contrôle par dogmatisme et faillite du régulateur, grâce à A Greenspan en 1998, qui profitant de la distraction de B Clinton a torpillé le CFTC et sa directrice (Brooksley Born) pour prévenir leur interdiction .